7 Lames la Mer - À la une

Les secrets de Toune dévoilés par un vieil album-photos

La belle Toune est née le 1er juin 1905 à Saint-Pierre de La Réunion. Elle fut l’une des premières femmes réunionnaises à obtenir le permis de conduire. Son destin extraordinaire la conduit jusqu’aux salons parisiens où elle sera mannequin pour le grand couturier Jean Patou. À travers un vieil album-photos retrouvé au fond d’un tiroir, voici l’histoire de celle que les intimes surnommaient Toune et qui est morte le 4 septembre 1997.

La Belle Étoile, sa terrasse, ses bains et sa légende créole

Allons boire une limonade à «La Belle Étoile» ! Un vieux rêve… même si l’enseigne et la mythique terrasse perchée sur les toits sont toujours là, oubliées dans le décor urbain. Ce fut l’un des premiers «cafés modernes» de la ville de Saint-Denis, un endroit «branché», ouvert en 1933, où l’on venait danser et scruter au loin vers l’océan pour tenter d’apercevoir… l’île Maurice. On y prenait aussi des bains ! Rendez-vous à La Belle Étoile.

Le testament de Madoré

«Moin lé né dann fantaisie !» L’enfance de Madoré a été bercée par les chanteurs de rue, les montreurs de marionnettes, les jacquots malbars, les gratteurs de banjo, les joueurs de bobre… Héritier de ces personnages fantasques du « théâtre » des quartiers populaires, il établira plus tard la rue comme sa véritable scène. Hommage à celui qui rêvait «d’horizons plus vastes ou de plus longues routes hantées des vents du large», Henri Madoré, le dernier chanteur de rue de La Réunion, né le 11 avril 1928, mort le 31 décembre 1988.

Viv an kréol… Vivre en créole

Depuis les rives de l’enfance, on entendait Madoré, le chanteur de rue, déblatérer avec malice sur les «Zenfant bâtard» ; une «batarsité» que «maloyera» plus tard Danyèl Waro. On achetait des billes à la «boutique chinois, pou joué kanèt», on mangeait des bouts de canne à sucre décortiqués avec les dents, on guettait le jako-malbar, on jouait Kadok dans la cour de l’école et on espérait le «bonbon-ramadan» aux parfums envoûtants. Vivre en créole ! Sa mèm : viv an kréol.

Qui a tué Rico Carpaye ?

«Tu es pauvre. Ils sont puissants», déclare Paul Vergès dans un cimetière, au milieu d’une foule prise entre colère et chagrin alors que tombe la nuit, ce 16 mars 1978. Deux jours auparavant, le 14 mars 1978, Rico Carpaye, Portois de 17 ans, trouvait la mort au carrefour du Sacré-Cœur sous les roues d’une camionnette conduite par un nervi. Ses assassins n’ont pas été poursuivis par la Justice.

Oté Hitler ! Sote pa la barièr

«Saute pas la barrière Hitler !». C’est le titre d’une chanson créole fredonnée à La Réunion pendant la Seconde Guerre mondiale. Les souvenirs liés à cette chanson conduisent Daniel Vabois sur les traces de notre mémoire populaire et sur les destinées des œuvres laissées par les créateurs de notre « péï-zonbri » [terre natale]. Sollicitant lui aussi ses souvenirs, Jean-Claude Legros raconte que, dans la période suivant les deux guerres mondiales, les Créoles des hauts avaient pris l’habitude [vengeance, revanche ?] de donner à leurs chiens des noms de chefs allemands, les plus répandus étant ceux de Hitler et de Bismarck.

Wilhiam Zitte : pas d’amnésie pour le kaf

«Je me suis toujours construit sur la dissidence et la polémique», disait Wilhiam Zitte. Kaf Rebel [cafre rebelle], inventeur de l’arkréolozi [art/créologie], parti pour le dernier marronnage le 22 juin 2018, le marronage dont on ne revient pas, lot koté la vi [Kaf la baré…], Wilhiam Zitte a ouvert un chemin où le «kaf lé zoli». Ti somin, gran somin… alalila !

Les amants maudits traqués dans la ravine

Lorsque vous empruntez la route du Littoral en direction de Saint-Denis, peu après la Grande Chaloupe, vous distinguez dans un fouillis de verdure un hameau qui semble figé dans le passé : Ravine à Jacques. Il y a trois siècles, un esclave du nom de Jacques s’est jeté du haut de la falaise à cet endroit pour échapper aux chasseurs de marrons. Une histoire d’amour qui finit mal…