Catégorie : Musique

Moringue 1920 : «Sors devant moi, sinon…»

Le moringue, cousin de la capoeira, est une pratique qui de nos jours a retrouvé sa vivacité. 7 Lames la Mer vous propose de découvrir une description de moringue, datant de la décennie 1920 et publiée une première fois en 1928 dans le livre de Jean-Valentin Payet «Au seuil des cases». Les «batailleurs» de l’époque — des héros — avaient pour noms «Gros Mimi», Latour dit «cafre rouge», Pierre-Maurice, Coat, Fanfan Jacquemont, Daniel Lescarteau, Valromeix dit «Profur», etc. La scène se déroule dans le sud de l’île, à Saint-Pierre, mais le moringue se pratiquait dans toute l’île comme en attestent de vieilles coupures de presse dans la rubrique « faits divers »…

Alain Peters, Marco Polot… à la vie à la mort

« Marco, je n’en connais pas beaucoup qui auraient pu faire ce que tu as fait pour moi quand tu m’as sauvé de la rue / Marco bonpé noré pa pi fèr sèt twé la fé pou mwin / Kan twé la ramas amwin dann somin ». Traduites du créole, ces paroles sont extraites de « Rest là maloya », une chanson dans laquelle Alain Peters ne cite que quatre personnes : sa maman, Patou la mère de sa fille, Ananda Devi sa fille, et Marco le petit orphelin de la route Déserte au Port, élevé par une vieille Malgache. Marco Polot de son vrai prénom et de son vrai nom. Parti trop tôt. Lui aussi. Retrouver Peters au paradis des vavangèr, parabolèr, kabarèr.

Le testament de Madoré

«Moin lé né dann fantaisie !» L’enfance de Madoré a été bercée par les chanteurs de rue, les montreurs de marionnettes, les jacquots malbars, les gratteurs de banjo, les joueurs de bobre… Héritier de ces personnages fantasques du « théâtre » des quartiers populaires, il établira plus tard la rue comme sa véritable scène. Hommage à celui qui rêvait «d’horizons plus vastes ou de plus longues routes hantées des vents du large», Henri Madoré, le dernier chanteur de rue de La Réunion, né le 11 avril 1928, mort le 31 décembre 1988.

Oté Hitler ! Sote pa la barièr

«Saute pas la barrière Hitler !». C’est le titre d’une chanson créole fredonnée à La Réunion pendant la Seconde Guerre mondiale. Les souvenirs liés à cette chanson conduisent Daniel Vabois sur les traces de notre mémoire populaire et sur les destinées des œuvres laissées par les créateurs de notre « péï-zonbri » [terre natale]. Sollicitant lui aussi ses souvenirs, Jean-Claude Legros raconte que, dans la période suivant les deux guerres mondiales, les Créoles des hauts avaient pris l’habitude [vengeance, revanche ?] de donner à leurs chiens des noms de chefs allemands, les plus répandus étant ceux de Hitler et de Bismarck.

1949 : un «maloya» aux déhanchements afro-cubains

Indémodable ! Filmée en 1949, cette scène de danse afro-cubaine a des points communs avec le maloya — et le séga ! — de La Réunion. Quant à la chanson, «Que Viva Shango», interprétée par le couple culte Celina et Reutilio, elle n’a pas pris une ride malgré les sept décennies qui se sont écoulées. Musique, danse… Vidéo !

Noël avait Maria

Elle chante, il joue du banjo. Il peint, elle ressasse un maloya. Elle virevolte dans la case, il la contemple. Voici l’histoire des deux amoureux, Noël et Maria René, l’ours et le moineau. A découvrir à la fin de l’article, l’interview de Noël et Maria René, réalisée en 1987 : la voix d’ours de Noël et la voix de moineau de Maria mêlées.

Kaya : ses mots sont toujours des armes

Le 21 février 1999 est un jour sombre dans l’histoire de l’île Maurice. Au petit matin de ce «bloody sunday», Kaya est retrouvé mort au fond de sa cellule, le crâne ouvert. Depuis, l’inventeur du seggae est devenu la figure emblématique d’un combat qui se poursuit pour plus de justice et de paix au sein de la société mauricienne. Hommage à Joseph Réginald Topize, alias Kaya.

L’étrange histoire d’une chanson qui a changé le monde

«De sang su feuille pied-de-bois / Ec le sang dann racine / Et quand la brise i souffe / In corps noir i balance»… Ces paroles, traduites par Jean-Claude Legros en créole réunionnais, sont extraites d’une des dix chansons qui ont changé le monde… Paroles et musique d’Abel Meeropol, sanctuarisées par Billie Holiday. «Strange fruit», une étrange histoire qui commence par une carte postale montrant deux corps pendus dans un arbre. Cela s’est passé le 7 août 1930.

Benoite Boulard, la voix terrible d’une blueswoman créole

Benoite Boulard et sa «voix terrible, terrible, terrible» fut la première femme à enregistrer un séga réunionnais sur microsillons. C’est pourtant démunie qu’elle finit ses jours, elle qui était qualifiée de «reine du vrai séga». Hommage à cette première blues-woman créole.