Author: Nathalie Valentine Legros

Wilhiam Zitte : pas d’amnésie pour le kaf

«Je me suis toujours construit sur la dissidence et la polémique», disait Wilhiam Zitte. Kaf Rebel [cafre rebelle], inventeur de l’arkréolozi [art/créologie], parti pour le dernier marronnage le 22 juin 2018, le marronage dont on ne revient pas, lot koté la vi [Kaf la baré…], Wilhiam Zitte a ouvert un chemin où le «kaf lé zoli». Ti somin, gran somin… alalila !

Les amants maudits traqués dans la ravine

Lorsque vous empruntez la route du Littoral en direction de Saint-Denis, peu après la Grande Chaloupe, vous distinguez dans un fouillis de verdure un hameau qui semble figé dans le passé : Ravine à Jacques. Il y a trois siècles, un esclave du nom de Jacques s’est jeté du haut de la falaise à cet endroit pour échapper aux chasseurs de marrons. Une histoire d’amour qui finit mal…

«Chez Marcel», dernier maloya ruelle Chinois

Battements de cœur/battements de maloya. Echo d’un chœur surgi du passé. 1991 : la photo publiée sur un réseau social par Victor Erapa a secoué les mémoires engluées dans le virtuel. Comme un bon koudvan [coup de vent] balayant toutes les futilités virales du moment. Oté ! Les ti’pains Sorbe — chauds — récoltés à la fin d’une nuit blanche. Et les bols avalés «Chez Marcel» à quelques pas du petit matin. Résistance mémorielle !

Que viva Tina Modotti [et la révolution] !

Elle est la première femme à porter des jeans à Mexico et elle fume la pipe. Libre, avant-gardiste, amoureuse indépendante, Tina Modotti attirait tous les regards. Féministe, révolutionnaire ardente, internationaliste, artiste, militante, pasionaria, muse, espionne, égérie. Pourtant, l’œuvre de cette pionnière du «photo-journalisme social» ne sera reconnue que tardivement et surtout à titre posthume. Voici l’histoire de Tina Modotti, héroïne éternelle qui repose à Mexico dans un cercueil d’exilée.

Mystérieux visages dans la montagne (1)

L’île de La Réunion n’a pas encore livré tous ses secrets. Ils sont sous nos yeux et pourtant, notre oeil ne les perçoit pas. Il suffit, un jour, d’un point de vue différent, d’une perspective décalée, d’une photo que l’on regarde à l’envers ou sur le côté, et le visage apparaît. Tellement évident que l’on s’en veut de ne pas l’avoir capté dans le réel. Découverte d’une facette de la face cachée de notre mystérieuse île.

Chronique clandestine d’un mythique «Rideau de Cannes»

«Nous sommes entrés en résistance passive / Nous nous sommes clandestinisés / Cela nous a collé à la peau»… Paris 1959 : un groupe d’étudiants réunionnais s’engage dans la lutte identitaire et anticolonialiste avec pour objectif : faire émerger une conscience réunionnaise. Les débats qu’ils mènent alors hantent toujours — pour la plupart — la société réunionnaise d’aujourd’hui. Voici l’histoire de ces précurseurs du «Rideau de Cannes», «qui ont fouillé défriché cherché rodé», ces «clandestins qui se sont taché les mains à l’encre des ronéos».
Où donc est le soleil ? Derrière «Le Rideau de Cannes»…

Valet de carreau, prête-moi ton fusil…

Un valet noir, assis sur un goni rempli de café. Les chaînes qui entravaient ses pieds sont brisées. Le valet tient un fusil de la main gauche. Valet, Valet, prête-moi ton fusil… Maloya ou jeu de cartes ? Comme dans un jeu de cartes, le maloya chanté par Firmin Viry a son valet, son roi et sa reine…

Vali pour Boris Gamaleya

«et plus ne dormirai en ta barque d’oubli / diaphane vaguant en ton éternité / mais rendu au pays du soleil et des pluies / à l’ajoupa misère entre les bilimbis / invisible oukoulou de l’été bengali». Vali pour une reine morte, de Boris Gamaleya. Fé rézonn roulèr !

Elise Volsan, la malédiction de la Chatte Noire

Qui était Elise Volsan ? Connue sous le nom de Chatte Noire, elle écumait les grandes maisons dionysiennes et entassait son butin dans sa pauvre case délabrée du côté du Butor. Mais ce qui la rendit célèbre au début du 20ème siècle, c’est que l’on affirmait qu’elle était capable de disparaître «comme une ombre»…