Catégorie : Patrimoine & Architecture

Les derniers jours d’une «boutique chinois»

«Cette boutique a 80 ans !» s’exclame le vieux Chinois — pourtant peu bavard — derrière son comptoir. Il faudra se contenter de quelques indices glanés au fil d’une conversation à laquelle il participe du bout des lèvres tandis que madame s’éclipse dans l’arrière-boutique pour échapper à notre appareil photo. En franchissant la porte de ce commerce rescapé et planté dans la rue commerçante qui clignote comme un sapin de Noël, nous remontons le temps en ce mois de décembre 2014. Bientôt, il sera trop tard… Il est déjà trop tard. Visite d’une vieille «boutique chinois» qui désormais est définitivement fermée.

La Belle Étoile, sa terrasse, ses bains et sa légende créole

Allons boire une limonade à «La Belle Étoile» ! Un vieux rêve… même si l’enseigne et la mythique terrasse perchée sur les toits sont toujours là, oubliées dans le décor urbain. Ce fut l’un des premiers «cafés modernes» de la ville de Saint-Denis, un endroit «branché», ouvert en 1933, où l’on venait danser et scruter au loin vers l’océan pour tenter d’apercevoir… l’île Maurice. On y prenait aussi des bains ! Rendez-vous à La Belle Étoile.

De la «Pompe Zamal» à la «Tortue», histoire de fontaines

Des pompes, des anges créoles, une tortue… Voici l’histoire — parfois baroque — de quelques fontaines de La Réunion. Des points d’eau, lieux magiques, où se nouaient des intrigues, où l’on venait glaner les derniers commérages, recharger les arrosoirs, préparer la rébellion et parfois étancher sa soif. Pour que les fontaines continuent de ruisseler !

«Chez Marcel», derrière la porte en fer…

Avril 1991, minuit. Ma petite Fiat jaune s’engouffre dans la ruelle Chinois déserte, se faufile entre les nids-de-poule et trouve sa place devant le plus célèbre « cabaret » de Saint-Denis et de La Réunion : « Chez Marcel ». L’entrée est cadenassée par une chaîne bien serrée. Il suffira de frapper fort à la porte en fer pour que les yeux bleus de Marcel surgissent dans le noir. Ce soir-là, la porte s’entrebâille une dernière fois.

Saint-Denis 1937 : la petite marchande de poissons (2)

La Réunion en 1937. Thérèse croise Sidonie dans une rue de Saint-Denis. La première photographie la seconde, et c’est ainsi que la frêle silhouette d’une petite marchande ambulante avec sa guirlande de poissons surgit du passé pour arriver jusqu’à nous. Histoire d’une rencontre… Histoire de deux femmes. Et un siècle plus tard, l’histoire finit en chanson : «Ah Sidonie, Sidonie, baisse pas la tête, mon ti sèr»…

Le secret de la maison qui n’existe plus (1)

Un maire, un architecte des bâtiments de France, une pièce secrète, un marchand de sommeil, un vieux menuisier spécialisé dans les cercueils, un chirurgien, une dent creuse… Voici l’histoire vraie d’une maison qui n’existe plus. Répertoriée en tant que bâtiment d’intérêt architectural au Plan d’occupation des sols en 2003, elle est abattue en 2013. Histoire vraie d’une île où l’on organise l’amnésie.

7 Lames la Mer persiste et signe : cette maison n’existe plus ! (2)

Construite au 19ème siècle, la maison du vieux Valentin de la rue Sainte-Marie, remarquable par son architecture, son agencement intérieur et son histoire, a traversé le 20ème siècle… pour être écrasée en 2013. Mais, miracle, on nous promet une « reconstruction à l’identique », à quelques détails près…

Angélique plus chanceuse que Valentin (3)

En matière de patrimoine, mieux vaut voir le jour rue de Paris que rue Sainte-Marie. On le savait déjà mais l’histoire de la belle Villa Angélique nous le rappelle opportunément : « C’est ainsi que patrimoine et modernité se conjuguent brillamment ». Une conjugaison plus que parfaite pour ce passé décomposé par les termites… et recomposé pour les touristes ? Le temps s’en va… Las le temps !

Fragments de l’intimité d’une case créole disparue (4)

Cette maison d’architecture créole a connu trois siècles ! Construite au 19ème, elle a traversé le 20ème siècle pour être détruite au début du 21ème siècle [en 2013]. La bêtise et la spéculation n’ont pas de limites mais les militants du patrimoine ont de la ressource. Nous avons donc reconstitué, par fragments, l’intimité de cette case créole qui n’existe plus.