Catégorie : Musique
Quand le séga faisait danser Paris
Mambo, cha-cha-cha, rumba, samba, calypso, salsa… et séga ! L’après-guerre connaît en France une vague de musiques et de «danses exotiques». De l’exotisme à travers lequel percent des accents érotiques sublimés par les fantasmes qu’inspirent «les îles» et le doudouïsme. Le séga y trouve brièvement sa place :...
1967 : «Disques des auditeurs»… avec les p’tits coeurs
«7 Lames la Mer» vous invite à remonter le temps jusqu’en 1967-68, lorsque la « station du Barachois » programmait «Disques des auditeurs», une émission animée par un couple que leurs admirateurs surnommaient : «les deux petits pigeons blancs de l’ORTF». A l’époque, pour écouter une chanson avec ce système de disques à la carte, il suffisait d’envoyer une carte postale… Nous avons retrouvé quelques-unes d’entre elles, âgées de près d’un demi-siècle ! Séquence émotion.
Lucien Putz : «Le blues soigne les blessures, le séga aussi»
La destinée planétaire du blues suscite la grande interrogation : comment l’enfer au sens fort, mais non religieux du terme, géographiquement limité (le Mississippi et la Louisiane), peut-il engendrer une beauté si puissante qu’elle a fini par exploser et se répandre dans le monde entier, telle qu’en elle-même, ou sous les formes les plus variées, du rock’n’roll à la pop et au hip-hop, et du meilleur au pire ?
Un séga qui venait du froid…
Il ne dure que 2 minutes. Un drôle de séga interprété par une voix féminine — «la lala lala lalalala» — qui n’a rien de créole, sur un rythme dominant de samba. Paris connaît vers la fin des années 50 une mode des «musiques tropicales et exotiques» et le «séga de l’océan Indien» n’y échappe pas. Pour preuve ce morceau sobrement intitulé «Séga» et extrait d’un film qui a laissé peu de traces dans les mémoires : «Cargo pour La Réunion».
Le bal des Noirs annonçait-il la créolité ?
Interdit en 1819 par le gouverneur Milius, le bal des Noirs sera en fait considéré avec une «indulgence paternaliste»… pourtant les musiques qui forment cet environnement musical révèlent une dissonance fondamentale dans l’univers bourbonnais : celle de l’esclavage ! Sans doute les planteurs ont-ils pensé et prescrit un monde apaisé. Mais la perpétuation de l’image d’un Eden ancien où, selon la tradition mythique, ils étaient leurs seuls et propres maîtres, où l’appartenance n’était pas allégeance, dénonce la vision quasi-ethnographique du présent comme un passé toujours là.