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1967 : «Disques des auditeurs»… avec les p’tits coeurs
«7 Lames la Mer» vous invite à remonter le temps jusqu’en 1967-68, lorsque la « station du Barachois » programmait «Disques des auditeurs», une émission animée par un couple que leurs admirateurs surnommaient : «les deux petits pigeons blancs de l’ORTF». A l’époque, pour écouter une chanson avec ce système de disques à la carte, il suffisait d’envoyer une carte postale… Nous avons retrouvé quelques-unes d’entre elles, âgées de près d’un demi-siècle ! Séquence émotion.
Oubliées dans une vieille boîte à chaussures
Dans un coin de la salle-à-manger, des cartes postales étaient entassées à même le sol, en piles à l’équilibre incertain. Le tas grossissait. Il arrivait de nouvelles cartes postales chaque jour. Et elles faisaient le bonheur d’une petite collectionneuse qui sélectionnait uniquement les cartes postales représentant son idole : Brigitte Bardot…
Près d’un demi-siècle plus tard, c’est parmi ces cartes postales de Brigitte Bardot, «ramassées» et oubliées dans une vieille boîte à chaussures — la fascination pour BB s’étant avec le temps considérablement émoussée —, que nous avons retrouvé quelques unes de celles qui étaient adressées aux deux «speakers-vedettes» en 1967-68 de l’émission «Disques des auditeurs».
Au verso de ces cartes postales, des écritures, parfois hésitantes, avaient laissé des messages pleins d’espoir. Des messages adressés aux deux animateurs qui occupaient l’antenne de la radio ORTF : Office de radiodiffusion-télévision française.
Un départ de la station qui intervient dans le sillage de mai 68…
«On proposait aux auditeurs une liste de chansons sélectionnées par nos soins et les auditeurs choisissaient celles qu’ils voulaient entendre et nous envoyaient une carte postale en précisant le numéro de la chanson et la date de diffusion souhaitée», raconte un des deux animateurs.
Le principe des disques à la carte existait avant l’arrivée de ce couple d’animateurs et se poursuivra après leur départ de la station qui intervient dans le sillage de mai 68.
Très vite, les auditeurs de la station du Barachois [où étaient alors situés les studios], s’entichent de ce couple d’animateurs et des chansons qu’ils proposent.
«Je te pardonne», par «Les Surfs»
«Je me souviens que les auditeurs, partant de ce qu’on appelait à l’époque les «speakers», par un effet de métamorphose spontanée, inconsciente et contagieuse, nous avaient rebaptisés “les p’tits cœurs”», raconte l’un d’eux.
Ils sont aussi surnommés «les deux petits pigeons blancs de l’ORTF» et au dos des cartes postales, on ne manque pas de les saluer par des formules amicales, voire familières. Ils sont souvent associés aux dédicaces des auditeurs, au même titre que les membres de la famille.
«Disque N°2, demandé par Jacqueline F., des Lianes Piton Rouge, pour son ami Jean-Claude A. de Saint-Benoit et pour les deux petits pigeons blancs de l’ORTF»… Ce «mystérieux» disque N°21 était très recherché semble-t-il…
«Disque N° 2, demandé par Jeanine pour ses deux filleules, pour toutes ses copines de La Rivière Saint-Louis en leur souhaitant à tous Joyeuses Pâques, et sans oublier les deux petits coeurs de l’ORTF»…
Le pénitencier, les cactus, la foule, les bonbons…
«Notre programmation musicale était très éclectique. Cela allait de Johnny Halliday (Le pénitencier), à Jacques Dutronc (Les cactus), Hugues Aufray (Céline), Gilbert Bécaud (Et maintenant), en passant par Jacques Brel (Les bonbons), Léo Ferré (C’est extra), Edith Piaf (La foule), Yves Montand (La bicyclette), Adamo (Vous permettez monsieur), etc.», confie l’ex animateur.
De son côté l’ex animatrice insiste sur le fait qu’ils avaient à coeur de programmer également des chanteurs réunionnais, même si le choix était alors relativement restreint.
Pour faire revivre cette époque l’espace d’un instant, «7 Lames la Mer» publie quelques cartes postales, recto et verso, ainsi qu’une sélection de chansons programmées par «les deux petits pigeons blancs de l’ORTF». Les deux p’tits coeurs…
Nathalie Valentine Legros
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Journaliste, Écrivain, Co-fondatrice - 7 Lames la Mer.