7 Lames la Mer - À la une

Les mystères de la Maison Timol

Portes et fenêtres closes. Façade blanche à la peinture écaillée. Fontaine tarie et angelot rouillé. Solitude. Au 32 de la rue de Paris, la «Maison Timol» demeure depuis presque 250 ans. Histoire d’une maison, construite entre 1776 et 1805, inscrite depuis 1990 à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, agrandie, en partie détruite, amputée, réorientée, modifiée, passée entre les mains d’au moins cinq propriétaires pour atterrir dans celles d’une société privée. Va-t-elle finir, comme les fruits du jardin, en mangatèr ?

Ci-gît «l’imposte remarquable» sur le trottoir (5)

Ci-gît, sur le trottoir, «l’élément remarquable de la maison». Une vieille «imposte ajourée» qualifiée de «remarquable» par «M. l’architecte des bâtiments de France, chef du service départemental de l’architecture et du patrimoine» himself ! Ultime vestige d’une maison qui n’existait plus depuis un an déjà… «L’imposte remarquable» jetée à la rue ne finira pas dans les poubelles de l’histoire sans laisser de traces : nous l’avons photographiée.

Le bal des Noirs annonçait-il la créolité ?

Interdit en 1819 par le gouverneur Milius, le bal des Noirs sera en fait considéré avec une «indulgence paternaliste»… pourtant les musiques qui forment cet environnement musical révèlent une dissonance fondamentale dans l’univers bourbonnais : celle de l’esclavage ! Sans doute les planteurs ont-ils pensé et prescrit un monde apaisé. Mais la perpétuation de l’image d’un Eden ancien où, selon la tradition mythique, ils étaient leurs seuls et propres maîtres, où l’appartenance n’était pas allégeance, dénonce la vision quasi-ethnographique du présent comme un passé toujours là.

Esclavage et amour : lété pas doux !

Le métissage biologique issu de la période esclavagiste qui a façonné la société réunionnaise dans la violence [et le viol] constituait-il «l’horizon pacifique de la colonie» ? Pour en finir avec cette fable qui voulait que l’esclavage à La Réunion fût «plus doux qu’ailleurs», il faut sans doute explorer les méandres de l’histoire qui mènent à une vérité à mi chemin entre la fable et l’enfer du décor.

Sakay : sur les traces d’une ville fantôme

Séjournant dans la Grande île pour travailler avec des artistes malgaches sur l’opéra «Fridom», Jean-Luc Trulès et Emmanuel Genvrin en ont profité pour sillonner la Sakay, du nom de la rivière qui coule dans la plaine. «Sakay», qui signifie «piment» en Malgache, a inscrit dans l’imaginaire collectif réunionnais des sentiments très contrastés. C’est en tout cas le thème qui inspirera la prochaine création de Jean-Luc Trulès et d’Emmanuel Genvrin qui nous ont ramené un reportage photos et des commentaires.

«Aucune cantine ne pourra être tenue par un noir»

«Madina ouvr’ ton cantine / Nous va boir’ un coup…»… Il ne s’agit pas là d’un «restaurant scolaire», mais bien d’une petite gargote qui délivre boissons, le plus souvent alcoolisées, et quelques encas. Disparues, les cantines sont les lointains ancêtres de nos camions-bars. Des établissements qui, il y a un peu plus de deux siècles, étaient interdits aux Noirs :« Aucune cantine ne pourra être tenue par un noir», stipulait en effet un règlement de police datant de 1790…

Volcenay Zitte, le corps à Salazie, la tête à Saint-Denis

Zitte. Mais dan la tonm, na rien que le corps, la point la tête. D’après sa que de moune i dit, la tête serait enterré Sainnis, i connaît pas quel côté. Mais qui sa l’était ce Volcenay Zitte ? Madame Tiburce, Grand Place, la dit : «La pas bon raconte zistoire le crime, à cause vi connaît, le zaffaire lé risquabe arlevé !»