Auteur : Nathalie Valentine Legros

Chansons-lontan : ségas pas sages ! (1)

Mi aime pas danse la polka / Quand mi danse, mi danse maloya / Quand mi chante, mi chante kabaré / C’est moin même cavalier bridé… Ségas, maloyas, romances, ballades… Plongez dans l’univers des chansons-lontan, à la découverte d’une culture populaire, riche et complexe, sur les traces d’expressions oubliées, par des chemin de traverse, des sentiers marrons, en mode fantaisie, et parfois même en mode «contrebande» !

Le chaînon manquant du séga-maloya ?

«Imitez le bobre à la basse, imitez le kaiambe à la basse». C’est ce que l’on peut lire entre les portées d’une partition datant de 1880 et intitulée : «Souvenir de l’île de La Réunion, quadrille créole pour piano». La référence ainsi faite à des instruments de musique typiques des anciens esclaves, sur une partition pour piano éditée à Paris, montre que le processus de créolisation de la musique réunionnaise s’est opéré dans les deux sens.

Léon Dierx, sage de la tribu du «Dragon bleu» (1)

Il partageait sa réserve de piment avec ses «potes poètes» dans des gargotes de Paris. Généreux et d’une discrétion raffinée, Léon Dierx garde intacte sa part de mystère. Mais que cachait donc, derrière ses «yeux si beaux», celui qui «traversa la vie en Parnassien» ? Un amour de jeunesse perdu… et une réalité loin des clichés classiques auxquels la postérité semble l’avoir assigné. À suivre…

Marie-Elphegia Véronique, née au paradis en 1916

Marie-Elphegia Véronique est née au paradis en 1916. Un paradis — l’île de Diego Garcia, Chagos, océan Indien — confisqué par la Grande Bretagne et transformé en base militaire par les USA. Nous avons rencontré Marie-Elphegia Véronique en 1989, dans sa petite case encaustiquée de Port Louis [île Maurice]. Elle avait 73 ans et ses yeux bleutés par le temps ne distinguaient que des ombres nimbées d’une pâle lumière. Aujourd’hui, Marie-Elphegia Véronique repose en terre mauricienne d’exil. Loin de son paradis. Hommage et retour sur les paroles de cette enfant du paradis.

Madoré live 72 : comme si vous y étiez

Le samedi 26 février 1972, Madoré se produit au cours d’une soirée à La Montagne. A cette occasion, Jean-Claude Legros réalise un enregistrement qui sera utilisé 20 ans plus tard par le PRMA pour le CD «Henri Madoré, le dernier chanteur de rue», collection Takamba. Récit de cette soirée hors norme.

Harlem : Andy Razaf était l’âme malgache du jazz (7)

Une grand-mère paternelle au destin royal contrarié, morte exilée en Algérie. Un grand-père maternel esclave dans le Missouri puis consul à Madagascar. Une jeune mère de 15 ans, veuve, qui se réfugie aux États-Unis. Un père tué par les troupes coloniales françaises lors de l’invasion de Madagascar. La vie d’Andy Razaf commence le 16 décembre 1895 dans le fracas de l’esclavage et du colonialisme. Et pourtant… «In the mood», vous connaissez ? Paroles d’Andy Razaf ! À suivre…

Mouroungue, l’arbre aux miracles

La première chose que Pépé José a faite lorsqu’il s’est installé avec Mémé Rose sur la petite parcelle héritée de la famille, c’est : planter un «pié baton mouroung» ! En langage savant, cela s’appelle : Moringa Oleifa. «Avec ça, nous lé parés : de quoi manger et de quoi se soigner», prétendait Pépé José qui, pour une fois, nous dévoile son côté tisaneur.

Un séga venu… du Paraguay

Cette polka du Paraguay est très proche de la rythmique du séga réunionnais. Une fois l’introduction passée, un véritable air de séga s’impose à l’oreille. Pas de doute, ces deux musiques — cette polka paraguayenne et le séga — ont des points communs, voire des origines communes !