Auteur : Nathalie Valentine Legros

Alain Peters, Marco Polot… à la vie à la mort

« Marco, je n’en connais pas beaucoup qui auraient pu faire ce que tu as fait pour moi quand tu m’as sauvé de la rue / Marco bonpé noré pa pi fèr sèt twé la fé pou mwin / Kan twé la ramas amwin dann somin ». Traduites du créole, ces paroles sont extraites de « Rest là maloya », une chanson dans laquelle Alain Peters ne cite que quatre personnes : sa maman, Patou la mère de sa fille, Ananda Devi sa fille, et Marco le petit orphelin de la route Déserte au Port, élevé par une vieille Malgache. Marco Polot de son vrai prénom et de son vrai nom. Parti trop tôt. Lui aussi. Retrouver Peters au paradis des vavangèr, parabolèr, kabarèr.

L’étrange histoire d’une chanson qui a changé le monde

«De sang su feuille pied-de-bois / Ec le sang dann racine / Et quand la brise i souffe / In corps noir i balance»… Ces paroles, traduites par Jean-Claude Legros en créole réunionnais, sont extraites d’une des dix chansons qui ont changé le monde… Paroles et musique d’Abel Meeropol, sanctuarisées par Billie Holiday. «Strange fruit», une étrange histoire qui commence par une carte postale montrant deux corps pendus dans un arbre. Cela s’est passé le 7 août 1930.

Benoite Boulard, la voix terrible d’une blueswoman créole

Benoite Boulard et sa «voix terrible, terrible, terrible» fut la première femme à enregistrer un séga réunionnais sur microsillons. C’est pourtant démunie qu’elle finit ses jours, elle qui était qualifiée de «reine du vrai séga». Hommage à cette première blues-woman créole.

Le Boogaloo ? C’est New York, Spanish Harlem, la nuit…

1966, Spanish Harlem, New York. Une révolution se prépare… «Bang ! Bang !». Le Boogaloo est né ! Tambourin et claps de mains sur le 3ème temps. Cuivres, percussions, riffs de piano, basse hypnotique. La fièvre Boogaloo déferle sur la planète. Après cette vague euphorique et fulgurante, la salsa reprendra son envol. Mais pendant 3 ans [1966-1969], les «King of the Boogaloo» sont… les rois ! Hommage à ces musiciens de génie avec un mix spécial boogaloo concocté par DJ KonsöLe : «Ritmo Moderno !»

Marie Dessembre ou l’énigme de la Joconde réunionnaise

Octobre 1981, Saint-Denis, rue de Paris, 22 heures. Deux ombres se glissent dans le musée Léon-Dierx plongé dans le noir. Une heure plus tard, les deux silhouettes quittent les lieux an misouk et disparaissent dans la nuit. À l’intérieur, aucun tableau ne manque à l’appel. L’objet de cette expédition nocturne était pourtant bien un tableau, devenu depuis le plus célèbre de La Réunion. Histoire vraie de la mystérieuse « Joconde réunionnaise », estampillée « reproduction interdite » mais dont l’image a fleuri sur les murs de Saint-Denis à la veille du 20 décembre 1981.

Quand Béjart «rêvait» en maloya…

C’est bien le pas de base du maloya qui scande la chorégraphie du ballet de Maurice Béjart, «Le Boléro», sur la célèbre musique de Maurice Ravel. Quoi qu’en disent les puristes. Jugez-en par vous-mêmes avec Maïa Plissetskaïa, danseuse étoile classique, qui pour la circonstance, a raccroché ses pointes et interprète le maloya-boléro pieds nus, au milieu d’un cercle, autre code que l’on retrouve dans le maloya. Goutanou !

Le «monstre» de Madagascar a-t-il existé ?

Ce «monstre au long cou» a-t-il existé ? Et venait-il de Madagascar ? Son image est arrivée jusqu’à nous, par delà les siècles : plus de 350 ans de distance. Des gravures et récits anciens nous renseignent sur son apparence, sa capture dans la grande île et son arrivée en France dans la ville de Nantes où plusieurs femmes l’auraient demandé en mariage. Puis l’on perd sa trace dans les méandres d’une légende fascinante. 7 Lames la Mer vous entraîne à la poursuite de ce personnage fabuleux.

Saint-Denis 1937 : la petite marchande de poissons (2)

La Réunion en 1937. Thérèse croise Sidonie dans une rue de Saint-Denis. La première photographie la seconde, et c’est ainsi que la frêle silhouette d’une petite marchande ambulante avec sa guirlande de poissons surgit du passé pour arriver jusqu’à nous. Histoire d’une rencontre… Histoire de deux femmes. Et un siècle plus tard, l’histoire finit en chanson : «Ah Sidonie, Sidonie, baisse pas la tête, mon ti sèr»…