Auteur : Nathalie Valentine Legros

«Partout où je regarde, je vois Diego»

« Chargés dans les cales du bateau sous la menace de fusils comme au temps de l’esclavage, nous quittions le paradis pour l’enfer », témoigne Olivier Bancoult. En 1965, l’évacuation des îles Chagos est ordonnée. Quelques années plus tard, il ne reste plus un Chagossien aux Chagos. Sur l’île principale...

Expédite Laope-Cerneaux : «ce que je dois à Clotilde et à Maxime»

Elle a vu Sarda Garriga en chair et en os. Cela s’est passé le 20 décembre 1848, «le plus beau jour de sa vie», lorsqu’elle est devenue libre comme 62.000 Réunionnais. Longtemps après, elle racontait encore cette histoire à son petit-fils, Maxime Laope. Elle s’appelait Clotilde et son arrière-petite-fille, Expédite Laope-Cerneaux, nous restitue aujourd’hui ce récit émouvant dans un roman intitulé «Clotilde, de la servitude à la liberté». Rencontre avec l’arrière-petite-fille de la-femme-qui-a-vu-Sarda. «Grâce à elle, je sais d’où je viens», confie Expédite.

Le «mystère Baudelaire» et la belle Dorothée réunionnaise

Marie Dormeuil, 10 ans, esclave d’Édouard Lacaussade… Baudelaire a-t-il payé son affranchissement par amour pour la belle Dorothée ? Alexander Ockenden, étudiant à Oxford, explore l’énigmatique séjour de Baudelaire à La Réunion.

1967 : «Disques des auditeurs»… avec les p’tits coeurs

«7 Lames la Mer» vous invite à remonter le temps jusqu’en 1967-68, lorsque la « station du Barachois » programmait «Disques des auditeurs», une émission animée par un couple que leurs admirateurs surnommaient : «les deux petits pigeons blancs de l’ORTF». A l’époque, pour écouter une chanson avec ce système de disques à la carte, il suffisait d’envoyer une carte postale… Nous avons retrouvé quelques-unes d’entre elles, âgées de près d’un demi-siècle ! Séquence émotion.

Clotilde, la femme qui a vu Sarda

20 décembre 1848, l’esclavage est aboli. 150 ans plus tard, un cortège bariolé envahit la rue de Paris. Chars, musiciens, danseurs, couleurs, chœurs, fleurs, roulèr… La peau cabri gazouille. Les mains frappent la cadence. Les pieds pilent le macadam. Au milieu de la foule bigarrée, je reconnais quelques visages familiers : Expédite, France, Jean, et d’autres qui leur ressemblent comme des goûtes d’eau. C’est la famille Laope en grande tenue qui donne de la voix. Visages radieux. Un défilé pour célébrer les ancêtres, ceux que l’esclavage a marqués au fer rouge. 17 ans plus tard, je revis la même scène mais dans un livre…

Un séga qui venait du froid…

Il ne dure que 2 minutes. Un drôle de séga interprété par une voix féminine — «la lala lala lalalala» — qui n’a rien de créole, sur un rythme dominant de samba. Paris connaît vers la fin des années 50 une mode des «musiques tropicales et exotiques» et le «séga de l’océan Indien» n’y échappe pas. Pour preuve ce morceau sobrement intitulé «Séga» et extrait d’un film qui a laissé peu de traces dans les mémoires : «Cargo pour La Réunion».