Auteur : Nathalie Valentine Legros
«Oté Commandeur» : maloya-dalon rue du Dragon
Une vieille photo oubliée dans un album de Pierrot Vidot. Et tout à coup le roulèr remonte du passé. «Commandeur oté commandeur !» Pierrot Vidot et Jean Albany communient en créolie, au 7 de la rue du Dragon, Paris. 1978. Une photo, une histoire, une émotion. «Adié zangoun»… et hommage au poète réunionnais Jean Albany, mort le 26 octobre 1984.
Marc Mirault : Kaf kafrine i veut pas danser
En 1961, Marc Mirault chante «20 décembre» sur un air de séga chaloupé, accompagné par Loulou Pitou et son orchestre [A écouter : lien à la fin de l’article]. Un 45 tours au son délicieusement désuet. «Le 20 décembre, c’est la liberté / Kaf kafrine i veut pas danser / kaf kafrine i veut pas fêter»… Autres temps, autres mœurs !
Chansons-lontan : ségas pas sages ! (1)
Mi aime pas danse la polka / Quand mi danse, mi danse maloya / Quand mi chante, mi chante kabaré / C’est moin même cavalier bridé… Ségas, maloyas, romances, ballades… Plongez dans l’univers des chansons-lontan, à la découverte d’une culture populaire, riche et complexe, sur les traces d’expressions oubliées, par des chemin de traverse, des sentiers marrons, en mode fantaisie, et parfois même en mode «contrebande» !
Le chaînon manquant du séga-maloya ?
«Imitez le bobre à la basse, imitez le kaiambe à la basse». C’est ce que l’on peut lire entre les portées d’une partition datant de 1880 et intitulée : «Souvenir de l’île de La Réunion, quadrille créole pour piano». La référence ainsi faite à des instruments de musique typiques des anciens esclaves, sur une partition pour piano éditée à Paris, montre que le processus de créolisation de la musique réunionnaise s’est opéré dans les deux sens.
Léon Dierx, sage de la tribu du «Dragon bleu» (1)
Il partageait sa réserve de piment avec ses «potes poètes» dans des gargotes de Paris. Généreux et d’une discrétion raffinée, Léon Dierx garde intacte sa part de mystère. Mais que cachait donc, derrière ses «yeux si beaux», celui qui «traversa la vie en Parnassien» ? Un amour de jeunesse perdu… et une réalité loin des clichés classiques auxquels la postérité semble l’avoir assigné. À suivre…
Marie-Elphegia Véronique, née au paradis en 1916
Marie-Elphegia Véronique est née au paradis en 1916. Un paradis — l’île de Diego Garcia, Chagos, océan Indien — confisqué par la Grande Bretagne et transformé en base militaire par les USA. Nous avons rencontré Marie-Elphegia Véronique en 1989, dans sa petite case encaustiquée de Port Louis [île Maurice]. Elle avait 73 ans et ses yeux bleutés par le temps ne distinguaient que des ombres nimbées d’une pâle lumière. Aujourd’hui, Marie-Elphegia Véronique repose en terre mauricienne d’exil. Loin de son paradis. Hommage et retour sur les paroles de cette enfant du paradis.