Catégorie : Histoire & Légendes

A-cause le chate l’Ile-de-Man na point de queue

a in zistoire i sorte en Angleterre, dans inn île i appelle l’Ile-de-Man. L’Ile-de-Man st’inn île dans la mer d’Irlann, rente l’Angleterre ec l’Irlann. L’Ile-de-Man lé pas bien grand, li fait moins de 600 km2, li lé quate fois plus petit que la Réunion. Et li na rien que 80.000 zabitant. Dans l’Ile-de-Man na inn race le chate, i appelle manx, inn race le chate na point de queue. Et à-cause sa ?

Expédite Laope-Cerneaux : «ce que je dois à Clotilde et à Maxime»

Elle a vu Sarda Garriga en chair et en os. Cela s’est passé le 20 décembre 1848, «le plus beau jour de sa vie», lorsqu’elle est devenue libre comme 62.000 Réunionnais. Longtemps après, elle racontait encore cette histoire à son petit-fils, Maxime Laope. Elle s’appelait Clotilde et son arrière-petite-fille, Expédite Laope-Cerneaux, nous restitue aujourd’hui ce récit émouvant dans un roman intitulé «Clotilde, de la servitude à la liberté». Rencontre avec l’arrière-petite-fille de la-femme-qui-a-vu-Sarda. «Grâce à elle, je sais d’où je viens», confie Expédite.

Abolition de l’esclavage : le grand plongeon

«Comment l’esclave est-il passé de l’asservissement à la liberté ?» Ou plutôt… : «Qui a opéré le passage d’un système politique qui dénie la liberté, au système républicain qui la postule ?» La réflexion se porte alors non sur les modalités, mais sur les acteurs. Aussi paradoxal que cela paraisse, les acteurs en sont les sucriers, ceux-là mêmes qui profitaient du système !

Clotilde, la femme qui a vu Sarda

20 décembre 1848, l’esclavage est aboli. 150 ans plus tard, un cortège bariolé envahit la rue de Paris. Chars, musiciens, danseurs, couleurs, chœurs, fleurs, roulèr… La peau cabri gazouille. Les mains frappent la cadence. Les pieds pilent le macadam. Au milieu de la foule bigarrée, je reconnais quelques visages familiers : Expédite, France, Jean, et d’autres qui leur ressemblent comme des goûtes d’eau. C’est la famille Laope en grande tenue qui donne de la voix. Visages radieux. Un défilé pour célébrer les ancêtres, ceux que l’esclavage a marqués au fer rouge. 17 ans plus tard, je revis la même scène mais dans un livre…

Anges et démons… l’esclavage vu par une petite fille

«Le Journal de Marguerite» est un roman publié en 1857 par Victorine Monniot, qui a vécu avec sa mère à Bourbon de 1835 à 1845. Il rapporte le regard d’un enfant sur la réalité coloniale de notre île, en particulier sur l’esclavage… Avant même de débarquer, l’héroïne, Marguerite, voit dans sa longue vue, sur le rivage, à côté des colons habillés de blanc, «des Nègres et des Négresses» : ce monde en noir et blanc est celui dans lequel elle va vivre.

Le bal des Noirs annonçait-il la créolité ?

Interdit en 1819 par le gouverneur Milius, le bal des Noirs sera en fait considéré avec une «indulgence paternaliste»… pourtant les musiques qui forment cet environnement musical révèlent une dissonance fondamentale dans l’univers bourbonnais : celle de l’esclavage ! Sans doute les planteurs ont-ils pensé et prescrit un monde apaisé. Mais la perpétuation de l’image d’un Eden ancien où, selon la tradition mythique, ils étaient leurs seuls et propres maîtres, où l’appartenance n’était pas allégeance, dénonce la vision quasi-ethnographique du présent comme un passé toujours là.

Esclavage et amour : lété pas doux !

Le métissage biologique issu de la période esclavagiste qui a façonné la société réunionnaise dans la violence [et le viol] constituait-il «l’horizon pacifique de la colonie» ? Pour en finir avec cette fable qui voulait que l’esclavage à La Réunion fût «plus doux qu’ailleurs», il faut sans doute explorer les méandres de l’histoire qui mènent à une vérité à mi chemin entre la fable et l’enfer du décor.