Auteur : Nathalie Valentine Legros

Harlem : Andy Razaf était l’âme malgache du jazz (7)

Une grand-mère paternelle au destin royal contrarié, morte exilée en Algérie. Un grand-père maternel esclave dans le Missouri puis consul à Madagascar. Une jeune mère de 15 ans, veuve, qui se réfugie aux États-Unis. Un père tué par les troupes coloniales françaises lors de l’invasion de Madagascar. La vie d’Andy Razaf commence le 16 décembre 1895 dans le fracas de l’esclavage et du colonialisme. Et pourtant… «In the mood», vous connaissez ? Paroles d’Andy Razaf ! À suivre…

Mouroungue, l’arbre aux miracles

La première chose que Pépé José a faite lorsqu’il s’est installé avec Mémé Rose sur la petite parcelle héritée de la famille, c’est : planter un «pié baton mouroung» ! En langage savant, cela s’appelle : Moringa Oleifa. «Avec ça, nous lé parés : de quoi manger et de quoi se soigner», prétendait Pépé José qui, pour une fois, nous dévoile son côté tisaneur.

Un séga venu… du Paraguay

Cette polka du Paraguay est très proche de la rythmique du séga réunionnais. Une fois l’introduction passée, un véritable air de séga s’impose à l’oreille. Pas de doute, ces deux musiques — cette polka paraguayenne et le séga — ont des points communs, voire des origines communes !

Maxime, le premier Laope né libre

Maxime Laope a rejoint le cercle des étoiles le 15 juillet 2005, à l’âge de 83 ans. Il nous laisse en héritage une oeuvre considérable : ségas, maloyas, contes créoles, témoignages historiques, sirandanes… Voici l’histoire de celui qui a été le premier garçon Laope né libre, le 29 juillet 1922.

Chanteurs de rue : le bruit mat des pieds nus qui s’éloignent

Marchands de lait, de charbon, de fumier, de pistaches grillées, de pains, de sorbets. Colporteurs au ventre vide. Pour attirer la clientèle, les arpenteurs du macadam donnaient tantôt de la voix tantôt du bobre. Une romance, un pain… Histoire des chanteurs de rue et des montreurs de marionnettes dont le bruit mat des pieds nus s’est éloigné dans la nuit jusqu’à ce que les klaxons des voitures remplacent le séga-macadam.

La Kolère Ti Frère i larg pa nou !

«La kolère pran moi»… Des mots qui vibrent et une voix désormais éternelle pour un séga-ravane d’anthologie. Depuis, personne n’a égalé ce petit chef-d’œuvre d’une modernité sans faille : «Roseda», repris par de nombreux artistes. Et la colère de Ti Frère ne nous quitte plus.

Ti-Quatorze, té falé pa kalkil aèl !

Son étrange histoire l’a propulsée au rang de légende. Léone Claire Lagarigue, plus connue sous le ti’nom de «Ti-Quatorze», hante la mémoire de nombreux Réunionnais. «Vierge noire statue devant la cathédrale, Madame Ti-Quatorze est sur son trente-et-un», écrivait Jean-Claude Legros dans un long poème dédié à Saint-Denis.

Andy Razaf rêvait d’écrire un opéra malgache (9)

Épisode 9 : Andy Razaf : la part malgache et royale • Jennie, 15 ans et enceinte, future mère d’Andy, fuit Madagascar • Andy Razaf, «prince malgache du jazz» • Andy Razaf, c’est Madagascar, l’Afrique, Harlem • Aux confluences du « roman » d’Andy Razaf • La princesse Rasendranoro, «l’espoir du bonheur»… • De la tragédie grecque à l’opéra malgache, le rêve brisé d’Andy • «Harlem renaissance» : Andy Razaf [in the mood] • La suite au prochain épisode…

Andy Razaf, jazzman au destin cabossé (8)

Andy Razaf, fils d’une famille royale malgache par son père et d’une famille d’esclaves par sa mère, grandit à Harlem où il écrit son premier texte à 17 ans… avant de devenir l’«un des plus grands paroliers de l’âge d’or du jazz aux États-Unis». Un destin heurté — cabossé — qui transparaît dans les paroles de ses chansons. «Mon cœur est en lambeaux, pourquoi suis-je né ?» À suivre…

Séga inédit : Trois jours, trois nuits avec Célimène

«Petit» miracle ! La partition d’une chanson «inconnue» — oubliée — de Célimène [1807-1864] nous «tombe» entre les mains : «Trois jours, trois nuits» [ou les amours de Guistine], chansonnette créole, paroles de Célimène. Fidèle à sa réputation, Célimène nous offre, par de-là les siècles, un texte… pimenté !