Catégorie : Arts & Culture
Potémont, 21 ans, peintre de l’ombre réunionnaise
Qui est l’auteur de la lithographie intitulée «Danse des noirs sur la place du gouvernement, le 20 décembre 1848, abolition de l’esclavage» ? Antoine Roussin ? Adolphe Théodore Jules Martial Potémont ? Ils ont chacun signé une oeuvre portant ce titre. Deux versions fort ressemblantes : même angle de prise de vue, même impression générale… Seuls quelques détails permettent de les distinguer. Jeu des sept différences et découverte de quelques œuvres majeures de Martial Potémont.
James Baldwin : «Je ne suis pas votre nègre»
«Hannibal, 24 ans, bon caractère — Lavenda, 20 ans — Prince, chauffeur, 27 ans — Betsy, nourrice, 40 ans — nourrisson, 9 mois»… Liste extraite d’une annonce de vente d’esclaves [19ème siècle] aux Etats-Unis d’Amérique. «Marie Nathalie, 4 ans, noire — Marie Barbe, 41 ans, mulâtresse — Ursulette, 51 ans, noire, sourde — Parfait, 45 ans, malgache rouge»… Extrait du recensement [1843] des esclaves de Mme Desbassayns à La Réunion. «Je ne suis pas votre nègre», film de Raoul Peck, réalisé à partir des écrits de James Arthur Baldwin, explore la condition des Noirs aux USA. Hier et aujourd’hui.
Jeumon : une «movida» réunionnaise (2)
À l’occasion de l’inauguration de la «Cité des Arts» le 5 mars 2016, Emmanuel Genvrin, directeur du théâtre Vollard, a pris la parole. «Je suis venu dans ces lieux, pour la première fois, en 1987», a-t-il confié en introduction de son discours. «Cependant, mesdames et messieurs : Pangar ! Le théâtre Vollard n’est pas mort, pas plus que le «Cri du Margouillat», Jack Beng Thi, Éric Pongérard ou Lerka». Au dehors, la pluie s’invitait à la fête…
Les âmes perdues de la Cité des arts (1)
Une vieille légende créole prétend qu’entre la ravine du Butor et celle des Patates-à-Durand, les fantômes des travailleurs de la marine Richard hantent le grand banian du bord de mer. Quant aux ouvriers oubliés des forges coloniales, leurs âmes errent dans la bâtisse de pierre, seule survivante du site historique. Et cette clameur dans la nuit, est-ce la pluie sur les tôles froissées ou la voix des artistes qui ont fait vibrer cette friche industrielle pendant deux décennies ? Fragments de mémoire d’un lieu empli d’histoires, depuis la marine Richard au 19ème siècle, en passant par les usines et l’énergie créatrice des artistes du 20ème siècle, jusqu’à la Cité des Arts du 21ème siècle.
Expédite Laope-Cerneaux : «ce que je dois à Clotilde et à Maxime»
Elle a vu Sarda Garriga en chair et en os. Cela s’est passé le 20 décembre 1848, «le plus beau jour de sa vie», lorsqu’elle est devenue libre comme 62.000 Réunionnais. Longtemps après, elle racontait encore cette histoire à son petit-fils, Maxime Laope. Elle s’appelait Clotilde et son arrière-petite-fille, Expédite Laope-Cerneaux, nous restitue aujourd’hui ce récit émouvant dans un roman intitulé «Clotilde, de la servitude à la liberté». Rencontre avec l’arrière-petite-fille de la-femme-qui-a-vu-Sarda. «Grâce à elle, je sais d’où je viens», confie Expédite.