Auteur : Nathalie Valentine Legros

«Chez Marcel», dernier maloya ruelle Chinois

Battements de cœur/battements de maloya. Echo d’un chœur surgi du passé. 1991 : la photo publiée sur un réseau social par Victor Erapa a secoué les mémoires engluées dans le virtuel. Comme un bon koudvan [coup de vent] balayant toutes les futilités virales du moment. Oté ! Les ti’pains Sorbe — chauds — récoltés à la fin d’une nuit blanche. Et les bols avalés «Chez Marcel» à quelques pas du petit matin. Résistance mémorielle !

Que viva Tina Modotti [et la révolution] !

Elle est la première femme à porter des jeans à Mexico et elle fume la pipe. Libre, avant-gardiste, amoureuse indépendante, Tina Modotti attirait tous les regards. Féministe, révolutionnaire ardente, internationaliste, artiste, militante, pasionaria, muse, espionne, égérie. Pourtant, l’œuvre de cette pionnière du «photo-journalisme social» ne sera reconnue que tardivement et surtout à titre posthume. Voici l’histoire de Tina Modotti, héroïne éternelle qui repose à Mexico dans un cercueil d’exilée.

Mystérieux visages dans la montagne (1)

L’île de La Réunion n’a pas encore livré tous ses secrets. Ils sont sous nos yeux et pourtant, notre oeil ne les perçoit pas. Il suffit, un jour, d’un point de vue différent, d’une perspective décalée, d’une photo que l’on regarde à l’envers ou sur le côté, et le visage apparaît. Tellement évident que l’on s’en veut de ne pas l’avoir capté dans le réel. Découverte d’une facette de la face cachée de notre mystérieuse île.

Chronique clandestine d’un mythique «Rideau de Cannes»

«Nous sommes entrés en résistance passive / Nous nous sommes clandestinisés / Cela nous a collé à la peau»… Paris 1959 : un groupe d’étudiants réunionnais s’engage dans la lutte identitaire et anticolonialiste avec pour objectif : faire émerger une conscience réunionnaise. Les débats qu’ils mènent alors hantent toujours — pour la plupart — la société réunionnaise d’aujourd’hui. Voici l’histoire de ces précurseurs du «Rideau de Cannes», «qui ont fouillé défriché cherché rodé», ces «clandestins qui se sont taché les mains à l’encre des ronéos».
Où donc est le soleil ? Derrière «Le Rideau de Cannes»…

Valet de carreau, prête-moi ton fusil…

Un valet noir, assis sur un goni rempli de café. Les chaînes qui entravaient ses pieds sont brisées. Le valet tient un fusil de la main gauche. Valet, Valet, prête-moi ton fusil… Maloya ou jeu de cartes ? Comme dans un jeu de cartes, le maloya chanté par Firmin Viry a son valet, son roi et sa reine…

Vali pour Boris Gamaleya

«et plus ne dormirai en ta barque d’oubli / diaphane vaguant en ton éternité / mais rendu au pays du soleil et des pluies / à l’ajoupa misère entre les bilimbis / invisible oukoulou de l’été bengali». Vali pour une reine morte, de Boris Gamaleya. Fé rézonn roulèr !

Elise Volsan, la malédiction de la Chatte Noire

Qui était Elise Volsan ? Connue sous le nom de Chatte Noire, elle écumait les grandes maisons dionysiennes et entassait son butin dans sa pauvre case délabrée du côté du Butor. Mais ce qui la rendit célèbre au début du 20ème siècle, c’est que l’on affirmait qu’elle était capable de disparaître «comme une ombre»…

Saint-Denis «au cœur des vieux jardins»… et l’ombre de Robert-Edward Hart

Son corps repose au cimetière de Souillac et son cœur est conservé au «Mauritius Institute Museum». Robert-Edward Hart, poète mauricien fasciné par le mythe lémurien, a découvert son propre profil forgé par le fracas des vagues et du vent dans une falaise basaltique, non loin de «La Nef», sa petite maison de corail. Dans son œuvre s’est glissé un poème sur Saint-Denis de La Réunion. Hommage.