L’esprit des marrons est encore dans Mafate (4)
Où l’on apprend que 7 nœuds dans une cordelette autour du cou peuvent guérir un enfant. Où l’on découvre que le «Cap Bernard» est en fait le «Cap des Sorciers». Où l’on frissonne à l’évocation de Simicoundza Simicourba. Où l’on rêve devant les étranges visages cachés dans la montagne… C’est le temps des avents et son cortège de légendes. «La Réunion de tous les mystères», épisode 4…
Zistoir Grandiab et des frissons jusque dans l’âge adulte
Imaginaire réunionnais et croyances créoles sont des sujets inépuisables. Ici, chacun a une anecdote à raconter, une histoire Grandiab qui prolonge les frissons jusque dans l’âge adulte, un secret de famille qui résiste à l’oubli, un jardin intime parsemé de mystères, de fantômes, d’âmes errantes, un souvenir d’enfance nimbé de personnages insolites, fascinants et effrayants.
Remèdes populaires comme celui des 7 nœuds dans une cordelette autour du cou, lieux aux noms énigmatiques comme ce «Cap des Sorciers», cultes pratiqués sur la tombe de Sitarane, étranges visages cachés dans la montagne…
C’est le temps des avents avec son cortège de légendes. «La Réunion de tous les mystères», épisode 4...
À suivre…
7 Lames la Mer
«Chaque matin, tu démailleras un nœud de la corde»
Le petit garçon, 5 ans, est brûlant de fièvre sur le lit. Une main soulève doucement sa tête d’enfant et passe une cordelette autour du cou maigre. C’est la main de mémé.
Elle referme la cordelette au dessus de la poitrine essoufflée par la fièvre, en faisant sept noeuds avec les deux bouts de la ficelle. Amarrée sept fois ! «Il y a sept nœuds dans la ficelle autour de ton cou», chuchote mémé au creux de l’oreille de l’enfant malade. «Chaque matin, au réveil, tu déferas un nœud de la corde. Le septième jour, lorsque tu démailleras le dernier nœud de la ficelle, la maladie aura disparu».
Au septième jour, le petit garçon est guéri ! La main de mémé ramasse alors la ficelle pour l’enterrer au pied du grand tamarin.
Le mystère du « Cap des Sorciers »
Une vieille carte de l’île Bourbon, dressée en 1793 par Antoine Denis Selhausen1, nous permet de découvrir que la montagne qui surplombe l’océan entre Saint-Denis et La Possession, connue sous le nom de «Cap Bernard», portait à l’époque un tout autre nom : le «Cap des Sorciers» !
Qui étaient ces mystérieux sorciers ? Officiaient-ils précisément sur ce lieu où la falaise plongeait en pente vertigineuse dans l’océan Indien ? À quelles pratiques occultes se livraient-ils ? Étaient-ils des esclaves marrons ?
Pourquoi ce nom a-t-il disparu ? A-t-il été volontairement voué à l’oubli par superstition ou avec la volonté d’effacer de précieuses traces de notre histoire ?
Pour en savoir plus : Les sorciers oubliés de la route du Littoral
Sitarane : sa tombe est l’objet d’un véritable culte
Dans la fantasmagorie réunionnaise, certains personnages occupent une place de choix. C’est le cas de Simicoundza Simicourba, plus connu sous le nom de Sitarane, exécuté le 20 juin 1911, à 6h30 du matin…
Dans le cimetière de Saint-Pierre, sa tombe est l’objet d’un véritable culte : cigarettes, verres de rhum, bougies, bouts de tissus rouges s’entassent au pied de la croix noire…
Toute le zistoire la commencé le 20 mars 1909, au Tampon : Hervé Deltel, in jeune propriétaire té i sar marié, té assassiné dans son lit. Bann malfaiteur lavé fouille 18 ti trou dans la porte, sanm inn mêche. Comme sa-même zot la gaingne fait in trou plus grand, zot la passe le bras à travers la porte, pou fait pivote la bascule en bois. Seulement navé inn ti planche à l’intérieur, pou bloque la bascule. Mais la pas sa la arrête azot : zot la trape inn branche pêche, zot la fait saute le ti planche, et zot la fait tourne la bascule…
Pour en savoir plus : Simicoundza Simicourba… Sitarane !
Le profil d’une femme sur l’arête d’une montagne
La Réunion, terre mystérieuse. Peuplée de légendes. De croyances. D’histoires insolites qui se transmettent de génération en génération.
La première fois que nous avons vu cette photo, c’était sur la page Facebook d’Axel Sautron : une photo surprenante montrant le profil [naturel] d’une femme, comme sculpté sur l’arête d’une montagne. Il suffisait de regarder cette photo horizontale comme une photo verticale pour que le profil féminin apparaisse clairement… Le front, le nez, les lèvres… et même l’oeil. L’effet est saisissant. C’est un phénomène qui est nommé «paréidolie».
Axel Sautron a accompagné la photo d’une belle légende : «Zespri maron lé enkor dann Mafate»… Et figurez-vous que cet étrange visage a un corps…
Pour en savoir plus :
- Mystérieux visages dans la montagne (1)
- Troublants visages sur la planète (2)
- L’ancêtre endormie dans la montagne… (3)
- «Faut pas rêver» filme le mystérieux visage dans la montagne (4)
- Le visage du gouffre de l’Etang-Salé (5)
Lire la suite : Frisson la passe dessus moin (5)
À lire aussi :
- Quand les morts disaient la messe (1)
- Ne balaie pas la maison après 6h du soir (2)
- Des robes de mariée pour rendre les promesses (3)
- Frisson la passe dessus moin (5)
- L’enfant qui attendait au royaume des morts (6)
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