7 Lames la Mer - À la une
Façonnées par les forces géologiques, les pyramides de La Réunion se fondent dans le paysage vertigineux des montagnes et se révèlent à ceux qui recherchent l’île profonde au détour d’un sentier. «Il y a là comme des ruines d’un ancien temple»… Résurgences hermanniennes, ces édifices dissimulés sous leur manteau végétal invitent l’esprit à rêver d’une civilisation et d’un continent disparus dont nous serions les aveugles héritiers…
Que mangeaient les premiers habitants de l’île, il y a trois siècles et demi ? Ils ont jeté les bases de l’inimitable cuisine réunionnaise, pan entier de notre identité. Car c’est dans la manière d’accommoder les aliments que l’identité réunionnaise trouve un espace de résistance toujours vivace. Son secret ? La cuisine réunionnaise accommode à sa sauce les influences extérieures dans un processus de créolisation.
À 35 ans, elle était l’une des 411 esclaves d’une célèbre propriétaire : Anne Ombline Gonnau veuve Panon Desbassayns. Elle s’appelait Estelle et il lui manquait un doigt au pied…
Réduites à l’esclavage, elles ont choisi la résistance et la liberté. Elles s’appelaient Héva, Marianne, Jeanne, Rahariane… Elles font partie intégrante de l’épopée du marronnage. Qu’aurait été l’histoire du marronnage sans les marronnes ?
Localisée généralement au Sud de La Réunion, l’île fantôme de Juan de Lisboa apparaît et disparaît au gré des cartes établies par les navigateurs. A-t-elle réellement existé ? Des récits anciens font sa description. Des expéditions ont été menées pour tenter de l’explorer… En vain. Au Sud de La Réunion, Juan de Lisboa n’a pas fini de nous faire rêver.
«Nous sommes entrés en résistance passive / Nous nous sommes clandestinisés / Cela nous a collé à la peau»… Paris 1959 : un groupe d’étudiants réunionnais s’engage dans la lutte identitaire et anticolonialiste avec pour objectif : faire émerger une conscience réunionnaise. Les débats qu’ils mènent alors hantent toujours — pour la plupart — la société réunionnaise d’aujourd’hui. Voici l’histoire de ces précurseurs du «Rideau de Cannes», «qui ont fouillé défriché cherché rodé», ces «clandestins qui se sont taché les mains à l’encre des ronéos».
Où donc est le soleil ? Derrière «Le Rideau de Cannes»…
Un valet noir, assis sur un goni rempli de café. Les chaînes qui entravaient ses pieds sont brisées. Le valet tient un fusil de la main gauche. Valet, Valet, prête-moi ton fusil… Maloya ou jeu de cartes ? Comme dans un jeu de cartes, le maloya chanté par Firmin Viry a son valet, son roi et sa reine…
Indémodable ! Filmée en 1949, cette scène de danse afro-cubaine a des points communs avec le maloya — et le séga ! — de La Réunion. Quant à la chanson, «Que Viva Shango», interprétée par le couple culte Celina et Reutilio, elle n’a pas pris une ride malgré les sept décennies qui se sont écoulées. Musique, danse… Vidéo !
Sur trois lithographies signées d’Antoine Roussin, la même silhouette féminine apparaît, toujours de dos. Qui est cette mystérieuse femme dont on ne voit jamais le visage ?
Qui était la vraie Adèle Ferrand ? Et qui était la fausse ? La vraie était une artiste peintre dont l’oeuvre est l’un des trésors du Musée Léon-Dierx. Au cours d’une carrière fulgurante, elle a conquis les critiques jusqu’au Salon Royal du Louvre. Terrassée à 30 ans par la fièvre typhoïde, elle meurt le 1er avril 1848 à Saint-Pierre (île de La Réunion). A ses côtés, son fils adoré de 16 mois encore au berceau et un portrait inachevé de son père sur le chevalet. Identification d’une femme, farouchement hostile à l’esclavage, «Créole par le cœur et par la descendance», écrivait Raphaël Barquissau… qui nous a légué une œuvre immense.