Auteur : Nathalie Valentine Legros

Les secrets de Toune dévoilés par un vieil album-photos

La belle Toune est née le 1er juin 1905 à Saint-Pierre de La Réunion. Elle fut l’une des premières femmes réunionnaises à obtenir le permis de conduire. Son destin extraordinaire la conduit jusqu’aux salons parisiens où elle sera mannequin pour le grand couturier Jean Patou. À travers un vieil album-photos retrouvé au fond d’un tiroir, voici l’histoire de celle que les intimes surnommaient Toune et qui est morte le 4 septembre 1997.

La Belle Étoile, sa terrasse, ses bains et sa légende créole

Allons boire une limonade à «La Belle Étoile» ! Un vieux rêve… même si l’enseigne et la mythique terrasse perchée sur les toits sont toujours là, oubliées dans le décor urbain. Ce fut l’un des premiers «cafés modernes» de la ville de Saint-Denis, un endroit «branché», ouvert en 1933, où l’on venait danser et scruter au loin vers l’océan pour tenter d’apercevoir… l’île Maurice. On y prenait aussi des bains ! Rendez-vous à La Belle Étoile.

Le testament de Madoré

«Moin lé né dann fantaisie !» L’enfance de Madoré a été bercée par les chanteurs de rue, les montreurs de marionnettes, les jacquots malbars, les gratteurs de banjo, les joueurs de bobre… Héritier de ces personnages fantasques du « théâtre » des quartiers populaires, il établira plus tard la rue comme sa véritable scène. Hommage à celui qui rêvait «d’horizons plus vastes ou de plus longues routes hantées des vents du large», Henri Madoré, le dernier chanteur de rue de La Réunion, né le 11 avril 1928, mort le 31 décembre 1988.

Wilhiam Zitte : pas d’amnésie pour le kaf

«Je me suis toujours construit sur la dissidence et la polémique», disait Wilhiam Zitte. Kaf Rebel [cafre rebelle], inventeur de l’arkréolozi [art/créologie], parti pour le dernier marronnage le 22 juin 2018, le marronage dont on ne revient pas, lot koté la vi [Kaf la baré…], Wilhiam Zitte a ouvert un chemin où le «kaf lé zoli». Ti somin, gran somin… alalila !

Les amants maudits traqués dans la ravine

Lorsque vous empruntez la route du Littoral en direction de Saint-Denis, peu après la Grande Chaloupe, vous distinguez dans un fouillis de verdure un hameau qui semble figé dans le passé : Ravine à Jacques. Il y a trois siècles, un esclave du nom de Jacques s’est jeté du haut de la falaise à cet endroit pour échapper aux chasseurs de marrons. Une histoire d’amour qui finit mal…

«Chez Marcel», dernier maloya ruelle Chinois

Battements de cœur/battements de maloya. Echo d’un chœur surgi du passé. 1991 : la photo publiée sur un réseau social par Victor Erapa a secoué les mémoires engluées dans le virtuel. Comme un bon koudvan [coup de vent] balayant toutes les futilités virales du moment. Oté ! Les ti’pains Sorbe — chauds — récoltés à la fin d’une nuit blanche. Et les bols avalés «Chez Marcel» à quelques pas du petit matin. Résistance mémorielle !

Que viva Tina Modotti [et la révolution] !

Elle est la première femme à porter des jeans à Mexico et elle fume la pipe. Libre, avant-gardiste, amoureuse indépendante, Tina Modotti attirait tous les regards. Féministe, révolutionnaire ardente, internationaliste, artiste, militante, pasionaria, muse, espionne, égérie. Pourtant, l’œuvre de cette pionnière du «photo-journalisme social» ne sera reconnue que tardivement et surtout à titre posthume. Voici l’histoire de Tina Modotti, héroïne éternelle qui repose à Mexico dans un cercueil d’exilée.

Mystérieux visages dans la montagne (1)

L’île de La Réunion n’a pas encore livré tous ses secrets. Ils sont sous nos yeux et pourtant, notre oeil ne les perçoit pas. Il suffit, un jour, d’un point de vue différent, d’une perspective décalée, d’une photo que l’on regarde à l’envers ou sur le côté, et le visage apparaît. Tellement évident que l’on s’en veut de ne pas l’avoir capté dans le réel. Découverte d’une facette de la face cachée de notre mystérieuse île.

Chronique clandestine d’un mythique «Rideau de Cannes»

«Nous sommes entrés en résistance passive / Nous nous sommes clandestinisés / Cela nous a collé à la peau»… Paris 1959 : un groupe d’étudiants réunionnais s’engage dans la lutte identitaire et anticolonialiste avec pour objectif : faire émerger une conscience réunionnaise. Les débats qu’ils mènent alors hantent toujours — pour la plupart — la société réunionnaise d’aujourd’hui. Voici l’histoire de ces précurseurs du «Rideau de Cannes», «qui ont fouillé défriché cherché rodé», ces «clandestins qui se sont taché les mains à l’encre des ronéos».
Où donc est le soleil ? Derrière «Le Rideau de Cannes»…